lundi 29 décembre 2014

Retour sur un texte  

Mettre en crise les images par Anthony Poiraudeau (extrait)



Dans la notion de « crise » se trouve une connotation médicale, la crise étant le moment, critique, d’une pathologie à l’issue duquel on saura si le malade mourra ou continuera à vivre. Dans sa mise en crise des images, Stéphane Tellier remet toujours en jeu la vie et la mort de ses images.

                                             A. P. Paris 2004                      

                                              

réminiscence

 Peut-être de l'envie
 Une autre version
Wait 2 (Bonjour tristesse, après le déjeuner)
peinture sur toile, 145 x 145 cm
décembre 2014

la disparition

 Peut-être de l'impatience
 Cette peinture a disparu
Wait (Bonjour tristesse, après le déjeuner) 
peinture sur toile, 145 x 145 cm
 décembre 2014

mercredi 29 octobre 2014

prolonger le voyage


 un projet de micro édition sous la forme de livre carte




un texte de Valentin Viera da Silva qui m'a fait le plaisir de se déplacer à La Roche sur Yon.



Ce texte peut être une introduction et une critique du travail exposé


0. l’art est la pratique de l’être. Nous pratiquons pour être ce que nous ne sommes pas, aller où ne nous sommes pas, voir ce que nous ne voyons pas. Germer dans l’impossible, à partir de l’impossible.
Parler de l’art, de cette terre mouillée et parfois accueillante, n’est pas difficile : c’est impossible. Nous sommes. En art, nous sommes. Et c’est tout. Nous faisons et nous sommes, tout cela pris ensemble, et cet ensemble se dispense de parole. Mais la parole, la parole de l’être, cette parole doit venir, doit venir de l’impossible, comme un appel, comme le son que peut rendre l’impossible.
Je vais m’avancer un peu : la parole portant sur l’art peut émerger de cette impossibilité d’être trouvée; d’être trouvée et d’être dite, comme une inspiration soudaine, en dehors de l’eau.
Et puis vient la parole. Non qu’elle le doive (le devoir ici n’y est pour rien). Elle vient car elle ne connaît simplement pas la dispense, et sort, sort de toute dispense.
Quoiqu’il en soit, c’est une parole difficile, car parler est difficile à tous les égards - j’avais rencontré il y a longtemps un jeune homme, nous avions passé un moment à discuter de je ne sais quoi mais je me souviens nettement qu’il m’avait déclaré à propos de ce que je ne pourrai appeler autrement que la conduite de l’être qu’il n’y a que deux choses difficiles dans la vie, et que de là découlent tous les arts : « -l’écriture et la lecture ». Je ne sais pas. Peut-être n’est ce qu’une métaphore. Mais sa phrase, sa voix je veux dire, est assez imprimée en moi pour que je m’en souvienne maintenant et que cela me semble pertinent de le placer là. Même si cela ne l’est pas forcément.
Et maintenant, je vais parler, je vais marcher.
Marcher dans les mots, comme marcher dans l’être, est difficile car, si nous ne nous mentons pas, c'est-à-dire si nous nous prenons tels que nous sommes (et l’art peut être cette quête vers ce que nous sommes) sans fausseté et toujours proche de disparaitre, c’est une marche qui s’apparente à la mesure pédestre des déserts (des désert ou nous rêverions d’être deux, deux aux moins, pour les traverser, pour supporter le manque, et l’eau aussi et les températures aléatoires; marcher d’une seule empreinte à deux), à la circonférence totale et constamment rêvée de tous les déserts possibles de l’être. Certains déserts sont logés dans les montagnes et cela implique parfois d’errer, de vagabonder et de tomber, ou en tout cas, d’apprendre à tomber. À se poser des questions sans trop se soucier des réponses. À se poser une question qui demeure, qui reste. La question de notre être. Il y en a plusieurs, plusieurs d’importances. À vous de les choisir, de les détenir dans votre mains, dans votre cœur entouré de mains. En voici une, pour l’exemple :
Où allons-nous ?
Deux choses, liées entre elle :
*l’art est la réponse dans l’être à cette question, posée naïvement, posée, les deux pieds vers l’avant.
*les premiers, premières alpinistes, les monteurs des alpes, avant que leurs hauts-faits ne soient pris en main par le papier, l’encre et la photographie, étaient considérés pour certains comme des vagabonds. Leurs avancées, ce bond dans le vague, je crois, ne se mesurait pas à la hauteur atteinte, ne se mesurait pas à l’éclat de la pierre fendue au piolet, ou bien à tous ces stein man, ces hommes de pierre qui rythmaient et balisaient toutes progression et qui parfois consacraient les accomplissements des grimpeurs sur les pics. Non je crois, et je commence peut être seul à le croire, que l’unique mesure des efforts, le sommet concrètement atteint et à chaque fois re-poussé, est celui de la solitude de la respiration, cette simplicité d’être au monde, dans un monde de jamais-vu et de jamais-respiré.
Oui. D’abord, frayer un passage au souffle ; puis, dégager un couloir pour que tous puissent passer. Passer et rejoindre.
Voilà.

1. je vais tenter d’être le plus terre-à-terre possible : je me tiens face à des morceaux de cartes topographiques découpés dans un même gabarit (à vue d’œil, c’est un format A4) constituant une série, ou plutôt trois séries, disposées horizontalement sur un mur, à différentes hauteurs. Je dis une série, disons que c’est une série harmonique : ce qui est commun, ce qui se joue en commun, saute aux sens.
Je suis venu pour voir et ce que je vois ce sont des morceaux réguliers de cartes (taillés et espacés de manière régulière) retournées : je vois 1870, Passy, le quartier, etc. je vois ou crois voir parce que je peux me tromper. Je dis : je suis venu pour voir et je vois entre autres avec mes yeux, et ici, si je vois, c’est par transparence : ces cartes ont été pour partie (et même, concernant certaines, toutes entières) imbibées de ce qui me semble être de l’huile (mais derrière la glace de protection, celle qui instaure une distance supplémentaire entre les cartes et moi, je ne peux toucher ni sentir. Alors je me contente de ce qui me semble, au moins temporairement).
[L’huile est importante : elle facilite les échanges, les rapports, parfois même induit la naissance de ces échanges et rapports]
L’huile qui est ici, dans le papier, a permis de faire migrer l’autre face de la carte (la face que l’on ne voit pas car retournée), que l’on voit désormais renversée, un peu comme après son passage à travers un miroir. Un peu.
[L’huile est importante : elle assure contre le dessèchement ; mettons, elle est un effort contre le dessèchement, la limite sèche de la matière, le moment où l’incohésion est souveraine]
En ce qui me concerne, ici, l’huile encourage la migration des informations imprimées dans le papier mais aussi encourage l’application de pigments (sous forme de poudre) d’encre et de peinture et, surtout, leur conservation (je veux dire par là leur détermination à se faire plus résistante à tout ce qui pourrait les en déloger). Les trois couleurs dominantes qui en ressortent sont le vert, le rouge ainsi que le bleu. Elles peuvent superficiellement nous permettre de faire de cette unique série trois séries réunies peut être par le grand morceau de carte originel ayant servi de support au travail et par la couleur se retrouvant sur chacune d’entre elles.
Une carte semble venir du vieux Paris. L’autre de la seconde guerre franco-prussienne. La troisième, a l’heure où j’écris ces lignes, je ne m’en souviens plus.
[L’huile est importante : elle soutient le reste d’une démarche à venir, et retient un peu ce qui, posé, appliqué à partir de maintenant, va se trouver à la merci de ce qui fait une œuvre : le temps, et sa capacité à le traverser, ou, ce qui revient au même mais formulé plus clairement, sa respiration en tant que travail mené à bien par le corps et soumis maintenant aux mouvements du monde, à cette grappe d’inconnus qui fonde les mouvements du monde]

2. nous sommes devant des cartes découpées, en morceaux rectangulaires, retournées aussi, avec de l’huile qui a coulé dessus, qui s’est infiltré dedans. Et cela nous amène à percevoir ce que Stéphane Tellier, la personne qui a fait tout cela, qui s’est laissée faire par tout cela, a accompli, par actes successifs : trouver la carte, la plier au format désiré, la découper à ce format, la noyer un peu ou beaucoup à l’huile, la retourner, la peindre, la saupoudrer, la tâcher, et parfois, démarquer, au feutre au stylo, au crayon des portions de tâches, d’étendues de couleur. Et laisser. Voir ce que cela donne quand on laisse.
Je me suis peut-être un peu avancé tout à l’heure : je n’arrive pas, en fait, à dire honnêtement si il y a effectivement trois cartes différentes ou bien une seule – une seule très grande carte (un peu comme celle de notre enfance, plus précisément, comme celle des classes de notre enfance d’écolier, classes d’histoire et de géographie ). Peu importe, car, quoiqu’il arrive, trois séries internes s’offrent à nous : trois tons différents, trois manières d’imprégner la carte de la matière supportant la couleur jusqu’à nous. D’ailleurs, il y a parfois plusieurs couleurs, certaines fois mélangées, superposées et d’autres fois bien séparées, longuement délimitées.
Que dit la carte ? Qu’est ce que la lecture d’une carte permet ? A quoi la lecture patiente d’une carte peut elle pré-tendre ? Et il y a encore d’autres questions° (voir notes).
Je vais tenter des réponses, qui n’ont de force que celle que ma main leur donne : assurer une présentation globale selon une perspective admise et/ou sous-entendue d’un territoire. Une carte permet aussi d’assurer sa position, de se situer par rapport à l’ensemble dans lequel nous sommes, ou bien, de situer cette carte même dans une suite, une évolution de cartes en tant que représentation d’un territoire et de ce qui se passe sur ce territoire. La carte peut être cette situation de soi ou cette situation de soi par rapport à ce qui est représenté, par rapport à ce que la carte véhicule de lieux communs quant à la société qui a permis le développement et l’émergence de cette carte. En quelques mots : la carte est une source de représentation infinie et de décision par rapport à ces représentations. Et aussi : les représentations de la carte vivent toutes de leurs temporalités ou, si vous préférez, leur moment de perception, le moment où elles sont perçues, est le moment où elles sont, de façon concomitante, perçues comme valables, et valides. Ou pas.
Nous ouvrons, modestement, ici le cœur battant qui nous concerne : le travail en cours qui est face à nous.

Interlude : j’en reviens brièvement à ce jeune homme qui parlait à propos de l’écriture et de la lecture, que tout cela, et ses mots n’émanaient pas seulement du hasard, est racine de langue. Apprendre de sa langue, apprendre à parler et lever le voile de l’être, de la bouche qui lève² (voir notes). Apprendre à s’exposer à l’autre et comprendre que la langue n’est pas un abri durable, mais qu’elle peut se révéler une tentative toujours à re-faire pour accueillir l’autre, et l’autre commence toujours à soi. Mais lui, ce garçon -peu importe son prénom -parlait vraiment de l’art.
L’art pose et interroge. Met à distance. Nous enjoins à trouver la bonne distance. L’art consent parfois à nous, nous laisse trouver notre place pour être sur ce fil de langue, trame à laquelle chacun peut venir et peser de ses mains.
Distance : j’écrivais : « -l’art met à distance ». Et nous fais voir le chemin que prend cette distance. Nous fais voir la distance entre la société et nous, entre l’air du temps et nous (cet air et ce temps que, bon gré mal gré, nous inspirons et expirons. Autant l’accepter). Voir aussi la distance entre les cartes du monde et nous, entre ce que nous faisons de nous, ce que ce monde fait de nous, et nous. Voir, entre nous et nous. Si je me donne les moyens de jeter un peu plus cette nappe rudimentaire sur la table en bois de l’art, je crois bien que j’en arriverai là : trouver la distance entre nous et notre mémoire, trouver l’ampleur et le ciel de notre mémoire, pour que tout demeure possible et toujours à porté de mains, de bouches.

3. je ne l’ai pas encore dit : les cartes sont pliées (comme les cartes routières par exemple, prépliées pour l’usage), sauf qu’ici, le pli a pris la forme du carré. Au-delà des lignes dessinées par le papier seul et des multiples marquages que cela permet, un tel effort de pli favorise la translation des matières ajoutées par la main de l’artiste - cela est particulièrement flagrant avec le bleu.
Une autre chose que je n’ai pas dite ou pas assez dite: sur certaines planches (je vais appeler planche ce format régulier de carte déjà pris, déjà travaillé et rendus vers un autre travail), le crayon, le feutre ont entourés des îlots de couleurs, quelques tâches spontanées à l’élan qui, parfois, semble aveugle. En tout cas, ce travail requiert entièrement la main d’un bout à l’autre de sa réalisation et marque l’avènement d’autres territoires. La main, par la peine précise qu’elle se donne, vient répondre à la couleur et souligne délicatement l’étape précédente du lâcher de couleur, l’instant d’épanchement où la couleur, et ce qui la tient, inextricablement liés, sont vivants, et apportent au papier toutes les nuances du mouvement migratoire, de cet invisible à nous qui le guide - et apportent peut-être simultanément, avec la bénédiction de la matière, tout ce qui fait un territoire et fonde son occupation : son existence. Et ainsi, la possibilité de sa lecture. Et de sa re-création.
Tout cela, tout cela au dos de ces anciennes cartes, pour marquer un autre, un possible, une profondeur qui n’était pas (qui n’était pas perçue). Et aussi : pour approfondir une surface qui a été balayée par le temps et les conventions, et, comment le dire autrement, le train de l’histoire. Stephane Tellier ne dresse pas les cartes d’un refuge, de nouvelles mers et de nouveaux déserts, bien que cela puisse être, en ces temps de pénuries, pertinent, ou au moins, attendus.
Il nous dit que de telles cartes viennent de la main, du cœur, des sens, et que l’exploration ne connaît pas la fin, car elle est toujours une carte retournée et détournée ; non pas de son but, du but que l’on désire lui fixer, du but dans lequel on n’a de cesse de venir la fixer, mais de toutes nos prétentions, de toutes nos volontés de savoir qui viennent buter et buter, tel le ressac, sur la côte de ses îlots de couleurs.
Il expose (et donc s’expose) singulièrement, c'est-à-dire seul, c'est-à-dire seul et avec sa façon d’être seul, la carte de territoires non encore envisagés, non encore découverts, la forme possible de lieux intempestifs, semblables à des champignons, à des colonies se propageant en quête de symboles, de ce qui nous fera tenir, ensembles.
Ensembles : les mains jointes, notre attention portée à ce qui est - au dénuement de ce qui est - face à nous, visage de lignes et progression vers la couleur.
J’en reviens à la lecture, la lecture des cartes : l’appréciation de ce qu’il y a devant nous. Que montrent ces cartes, ici, maintenant, que montrent-elles ? Rien n’est acquis ; pas même la couleur, ni les migrations. Les flux sont ce qu’ils sont. Et je me répète : que montre ces cartes, ces cartes retournées, ces cartes dépassées et, d’une certaine manière, bafouées?
Nous ne pouvons lester nos pas, nos reflets, dans des morceaux de papiers, dans des hachures, des dates, des couleurs convenues, car cela, oui cela, par la main du monde, le souffle du monde, ou si vous aimez ce qui est concret, la main d’une, d’un artiste, son effort à faire, à faire, puis son effort à laisser, en toute confiance, au monde, ce qui a été fait, cela fugue, tout n’est qu’une très grande fugue, et nous sommes dans l’impossibilité de la frontière, dans cet interstice où la frontière se sent impossible et ménage, non pas un espace, mais un regard inconditionné vers toutes celles, vers tous ceux qui sont poussé(e)s à elle.
Alors, que pouvons-nous faire ?
Venir et voir et
Tenir face, d’une attention infinie,
Aux noms des cartes de nos lieux incommuns.

- Notes :
°En voici quelques unes, qui peuvent prolonger le lien que nous avons debout devant la carte : Qu’est ce que je comprends et en quoi est ce que je comprends ce que je vois ? Qui comprend quand je comprends ? Dans quelle mesure ce que je comprends me parle ? Et aussi, et j’aimerais arrêter là mes arguties : qui (est ce qui me) comprends quand je comprends ?
En fait, je ne vais pas pouvoir m’empêcher d’ajouter ceci, car, après m’être un peu éloigné, je crois bien revenir au cœur chaleureux de mes questions : dans quelle mesure est ce que nous voyons ce que nous voyons ? Et : jusqu’à quel point ce qui est devant nous nous échappe ? À quel point patientons nous pour l’instant où nous en saisirons l’échappée ? Et aussi: Jusqu’où pouvons-nous tomber dans l’œil de cette échappée ?

²Je songe à un court poème de S.B. Benyamin ; il s’intitule : « tu es bien là où tu es » :
Lèves un voile pour trouver où tu es
Lèves un voile pour tomber sur qui tu es et peut-être
Alors,
Sandales du regard,
Partir de ce que tu es
Pour lever le monde de ta
Marche.



jeudi 9 octobre 2014

Poursuivons avec des extraits d'un texte brillamment commis par Anthony Poiraudeau lors d'une précédente exposition en 2004. Il s'agissait entre autres de travaux chargés en matière réalisés en extérieur. C'est ce travail qui confirmait mon intérêt particulier pour la nature et me permettait d'affirmer un regard personnel sur le jardin. "Dans le jardin" est sans conteste ce qui m'intéresse.


Dans le jardin, figurer le paysage et mettre en crise les images ...

...
Il se trouve effectivement que le paysage est une préoccupation de Stéphane Tellier (il évoque cette notion à chacune de nos conversations au sujet de ses œuvres) et qu’il implique le paysage avec son travail artistique (qu’il implique le paysage dans son travail artistique et inversement).
...
















































Carte (détail)

Nous sommes donc ici en présence d’un dispositif artistique rendant un hommage multiple au paysage tout en le mettant en crise. ...
extrait de la série des planches (dans le jardin)
cendre, tissus, peinture, terre sur bois
52 x 151 cm
2000

Territoires O.

Territoires O.                        
Stéphane Tellier

Exposition 

Espace de l'artothèque Benjamin Rabier 
La Roche sur Yon

 30 septembre au 31 octobre 2014



Cette exposition regroupe deux projets. 

 Il s'agit d'une part de ressortir les pièces d'une installation produite en résidence à l'Ecomusée Le Daviaud en 2011. Cette installation tentait de mettre en avant la fragilité des territoires, la confrontation permanente des individus à l'eau. Les "crouches" fabriquées avec l'assistance du potier Bertrand Lardé sont des objets hybrides entre cruche et flotteur. L'un contenant, l'autre signalant se retrouvaient réunis. Une vingtaine de pièces disposées en ligne étaient reliées par une trolle suspendue entre deux échelles. 





 La ligne d'eau 
(détail)
  installation 
  70 x 30 x 4 m 
  2011



Et il s'agit d'autre part d'un travail sur des cartes qui suivit cette résidence. L'installation in-situ suggérait l'inondation, le travail sur des cartes récupérées évoque alors la redéfinition des territoires. Chaque carte, elle même objet d'une époque révolue est réinvestie de liquides et se re-dessine par de multiples manipulations. Les territoires sont fragmentés, les cartes pliées, retournées, soulignées, dépliées, encadrées. Le choix du cadre miroir permet l'absorption fragmentaire du spectateur. Une tentative de confrontation entre l'individu et son espace, de questionnement sur nos espaces à occuper, à vivre, à contempler.



La chapelle, le fleuve et le pré Saint-Germain 
huile, pigment et crayon sur papier
80 X 90 cm
2012 



Ces cartes sont d'abord des paysages.

Trois séries sont exposées ici. Elles portent des titres. "La chapelle, le fleuve et le pré Saint-Germain" en est un. C'est à la fois un emprunt direct à la carte utilisée et un rappel des lieux-dits. 




























































Le dernier paysage 
huile, pigment et crayon sur papier
80 X 90 cm
2012

"Le dernier paysage" est une réalisation qui s'inscrit dans les mêmes questionnements et est plus précisément dans l'évocation d'un autoportrait de Josef Nadj*. 


 A l'artothèque de La Roche sur Yon, les cartes sont accrochées en lignes. la déambulation devient nécessaire pour appréhender l'ensemble.



  *Dernier paysage est un film de Josef Nadj, couleur 52', 2006 Les Poissons Volants - ARTE France